Kévin Borlée réagit suite aux exigences des sponsors et de la ligue: "Les jeunes sont pris en otages"
Face aux exigences des sponsors et de la ligue, les athlètes ne sont pas prêts à tout.
- Publié le 21-02-2019 à 22h13
- Mis à jour le 21-02-2019 à 22h14
Face aux exigences des sponsors et de la ligue, les athlètes ne sont pas prêts à tout. Les Belgian Cheetahs et les Belgian Tornados avaient rendez-vous à Gand, ce jeudi, pour un entraînement, avant de rencontrer les responsables du haut niveau des deux ligues, appelés tels des pompiers de service pour désamorcer la crise déclenchée par la LRBA elle-même. L’occasion de rencontrer ces athlètes concernés par la convention qu’ont tenté de leur faire approuver les dirigeants de la fédération belge, en conditionnant même leur sélection à cette signature.
"Je ne suis pas très surpris. Ce n’est pas la première fois que ce genre de choses arrive", soupire Jonathan Borlée. "Il n’y a strictement rien de constructif dans le courrier électronique qu’on a reçu. Personne n’est gagnant. Une convention est, en principe, bilatérale et ici ce n’est pas le cas. Nous, on doit s’engager à faire certaines choses mais en quoi les dirigeants, eux, doivent-ils s’engager ? On ne le sait pas trop en lisant le document. Je comprends les exigences des sponsors, qui donnent de l’argent, mais la fédération doit se mettre au service des athlètes en proposant des solutions adéquates car au plus haut niveau, tous les détails comptent, même le confort des vêtements. On a toujours accepté de ne pas courir avec nos sponsors personnels en championnats, mais si à l’échauffement on ne sait pas lever correctement nos genoux, c’est problématique. On doit travailler ensemble pour améliorer le confort des athlètes pour qu’ils puissent performer à leur meilleur niveau."
Assis en tribune à deux mètres de Jonathan, son frère Kevin dit ne pas s’inquiéter de son cas personnel. "Si je ne suis pas sélectionné, ce n’est pas un souci mais je pense aux jeunes qui sont pris en otages juste avant la sélection définitive. C’est dommage !" s’exclame-t-il. "Cette convention n’est même pas claire : dans quel cas risque-t-on une amende ? Et puis c’est un ensemble de choses : on aimerait disposer de vêtements corrects, ergonomiques, et en quantité suffisante. C’est quand même l’image de marque de la Belgique et tous les athlètes devraient être fiers de porter ce maillot. À partir du moment où on nous demande certaines choses, on doit obtenir une contre-partie. Des primes ? Cela se fait dans les autres pays."
"J’ai écrit aux ministres concernés et au Comité olympique pour qu’on arrête ces guerres et qu’on construise enfin", embraie Jacques Borlée. "Il faut se mettre à table avec les personnes qui décident pour aller dans la sérénité vers Tokyo 2020, c’est-à-dire avec les présidents des fédérations puisque c’est toujours là qu’il y a des nœuds. Les accords pris à Lanzarote ont été détricotés dès notre retour. Ça ne peut pas continuer comme ça..."